A la dame au chagrin
Assis mélancolique dans la fumée d’un bar,
Je laisse pour un moment s’envoler ma pensée
Qui, comme prédestinée vint croiser ce regard
Qui silencieusement semblait m’interpeller.
« A l’aide ! » me hélait-il, tu sais lire mon chagrin,
Hélas oui je le sais mais je m’en veux vraiment
De ne pouvoir d’un simple signe de la main,
Effacer pour toujours ce douloureux tourment.
« Alors donc nul héros ne viendra pour panser
Cette béante plaie d’où suinte le poison
D’une existence qu’il m’est trop dur de supporter,
Et chaque jour un peu plus me fait perdre raison ? »
Je me vois désolé de devoir vous avouer
Que dans ce dur combat vous êtes seule, et pour cause :
Aucun homme sur Terre n’est capable de trouver
Ce qui de jour en jour le fait devenir morose
Mais écoutez ma dame, un vagabond de rien
Qui jamais ne prétend vous donner un remède :
Contre le mal à l’âme, l’être humain ne peut rien,
Mais peut toujours lutter contre ce qui le précède.
Ce spleen en effet a pris vie de l’ennui,
Ainsi ma demoiselle je vous prie dès ce soir,
De me suivre dans les parcelles de la vie
Où l’on se repaît de mots, d’étoiles et de guitare.