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Au clair de ma plume, je vivais heureux ...

Au clair de ma plume, je vivais heureux ...
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19 janvier 2012

Une autre nuit

Hier dans l'aube brune et la brume nacrée,
J'ai lacéré ses joues et mordu son épaule,
Déchiqueté les traits de cette femme trop belle,
Dont le souvenir mauve me servait de geôle.

Mais elle est encore là, genou contre genou,
Adossée au tableau sur lequel est écrit
« Regarde à la fenêtre, pleure les heures passées
Car dès après ce jour viendra une autre nuit »

Alors j'ai regardé, j'ai aperçu les hommes,
Urinant et bavant sur la dernière étoile
Qui daignait éclairer leur firmament de Chine,
Et branlant à l'orgasme leur creux péritonéal.

J'ai fermé ma fenêtre et tiré le rideau,
Car au dehors les ombres lugubres me guettent,
Et cognant à mon huis elles s'arrachent les paumes,
Décelant le chagrin et l'absence de fête. 

Demain je marcherai, je prendrai les chemins,
Que l'on refuse à ceux qui n'ont pas tout perdu,
Et lorsque viendra l'aube j'arriverai enfin,
Au cœur d'une clairière au cerisier feuillu.

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18 janvier 2012

La paix des morts ne soulage pas la peine des vivants

Tu avais froid, tu me l'a dit,
En ces austères mois d'hiver,
Tu as cherché, toute la nuit,
De quoi réchauffer ta chaumière. 

Quand au matin, les yeux rougis,
Tu es rentrée les deux mains vides,
Tu as joué à la loterie,
Pour raviver ta céphéide. 

Une chance sur deux, disait l'annonce,
De voir rallumée votre étoile,
De voir les cieux du bout du monde,
De faire un séjour à la voile. 

Mais ces escrocs du petit ticket,
Mise même sur le jeu de la mort,
Et rêvent de nous voir nous coucher,
Attendant la fin patiemment.

Et de ceux qui y ont gagné,
Peu d'entre eux me sourient encore,
Ils restent calmement couchés
Au tombeau éternellement. 

Je te prie de ne plus jouer,
Mon amour, Car la paix des morts -
Eux qui peut-être n'ont rien gagné -
Ne soulage pas la peine des vivants.

9 septembre 2010

Ça n'était pas


Ça sonnait comme un serment mais ça n'en était pas,
Peut-être juste le temps qui crissait sous nos pas,
Ça voulait dire quelque chose mais je n'comprenais pas :
Un amour ça s'arrose ou ca n'existe pas.

Ça avait l'goût du bonheur mais ca ne l'étais pas,
Qu'est-ce qu'on fait comme erreurs quand on a peur de soi !
Ca volait, coloré, dans le ciel au dessus d'nous,
C'est alors qu'effrayée t'as regardé tes genoux.

C'aurait pu être hier mais ca ne le fut pas,
C'est raté, disons le, on passe a coté.
C'aurait pu être demain mais ca n'le sera pas,
Car demain, disons le, il s'ra à tes côtés.

26 juin 2010

Babylone la Grande

Au Nord, la Cité s'étend,
Les céphalopodes visqueux perfusent des extrémités de leurs tentacules
Les neurones des humains,
Si bien que chacun sait ce qu'est la Réalité
Et peut en parler.

Au Sud, la Cité s'étend,
Et le Maître mange la langue du disciple pour préserver l'Ordre.
Le disciple l'a démontré par A + B :
L'Absurde est la science prouvant que la Science est absurde.

A l'Ouest, la Cité s'étend,
Et l'on y épèle le mot Bonheur : P-L-A-I-S-I-R.
Psalmodiant, les fidèles sont ignorants.
Bien heureux les gens heureux :
Ils sont Loi, Bible et Thermomètre.

A l'Est, la Cité, s'étend,
Et j'y marche, un fusil à l'oreille, voilà la seule Vérité :
Sans franchir ses portes dorées, sans accepter l'insolence de ses piliers,
Sans avoir à vérifier si ses Tables le permettent,
Je peux quitter Babylone.

18 juin 2010

Le royaume

Un morceau de bitume qui me sert de banc,
Je fume en regardant le vent.
L'automne et l'été se confondent en Lorraine,
Mon bonheur a rejoint ma peine.

Et je cligne des yeux, souffle sur mes cheveux,
Le décor est toujours aussi flou.
Dans la vitrine d'en face, je fixe un petit vieux
Qu'à bien du mal à se tenir debout.

Ce petit vieux, j'le connais, il possède un royaume,
Que certains voyageurs ont pu voir.
C'est un modeste fief, mais une belle amazone
A cru bon d'y asseoir son pouvoir.

A peine aimée du peuple, la souveraine volage,
Est partie visiter l'Orient.
Et le vieux, le royaume et les oiseaux d'passage,
Pleurent au dessus de la rue St Jean.

Le tramway qui s'arrête, je jette ma cigarette,
Les égouts tirent une dernière bouffée.
Mon esprit et mon corps, viennent de se retrouver,
Et si jamais ce royaume existait ?

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14 juin 2010

Les jouets


Pourquoi pleures-tu petit ange,
Tandis que tu coupes mes cheveux,
Même si je trouve cela étrange,
Je veux juste te rendre heureux.

Petite fille aux yeux mouillés,
Tu m'as coiffé à ton image,
Je suis la poupée mutilée,
Entre les mains de l'enfant sage.

Je savais bien que tôt ou tard,
On t'offrirait un bel ourson,
Que tu serrerais tard le soir,
M'abandonnant, moi, ton poupon.

Dans la pénombre du coffre à jouets,
J'attends le jour où, jeune fille,
Tu repenseras, le coeur violet,
A moi, la poupée mutilée.

6 juin 2010

Trachéotomie

L'aiguille argentée transperce ma carotide,
Et la morphine atteint à grand mal l'hémisphère,
Isolé, habité du sentiment putride,
J'arrache ma perfusion entraînant mon artère.

Les blouses blanches se succèdent au chevet de mon lit,
Incapables d'animer mon cadavre branlant,
Peu à peu le coma prend l'image de la vie,
Je décalque mon encéphalo en souriant.

Le monde est alerté par mes plaintifs "bip bip",
On se prépare à annoncer l'heure du décès,
Elle a simplement saisi un stylo bic,
Et d'un geste assuré, transpercé ma trachée.

31 mai 2010

Misanthropie

Ils sont les témoins modernes de vos villes sans nom,
Que vous avez érigées, insultants étrons,
Ils regardent passer l'asphalte sur les corps,
Allongés côte à côte, cimentés d'anti-corps.
Ils chatouillent plus souvent qu'ils ne vous bousculent,
Alors qu'ils savent qu'ils n'secouent que molécules.


Quel plus beau souhait que d'être vu pour un fantôme ?
Quel plus beau souhait que d'exploser pour un atome ?


Les premiers repeignent les murs à bout de veine,
Les seconds animent l'alizé de leur peine,
Les troisièmes pêchent au bazooka dans la Seine,
Viennent ceux qui montent une dernière fois sur scène.


Quel plus beau souhait que d'être vu pour un fantôme ?
Quel plus beau souhait qu'd'être accepté pour un axiome ?


J'en ai croisés des verts, tout recouverts de sang,
D'autres devenaient mauves à l'heure du couchant,
Mais tous étaient marqués à vie par l'ordinaire,
Habillant leurs âmes de sclérotique calcaire.

Quel plus beau souhait que d'être vu pour un fantôme ?
Quel plus beau souhait qu'd'être arrosé pour un rhizome ?

30 mai 2010

Dimanche

Je viens de me lever,
Mets une croix sur le calendrier,
Me mouche
Et me recouche ...

24 mai 2010

428ème Ciel


Emmène moi au quatre-cent-vingt-huitième ciel,
Où l'androgyne adolescence,
Côtoie de l'enfance l'insouciance,
Où des camés sniffent des étoiles,
Où les poitrines sont cannibales.

Emmène moi au quatre-cent-vingt-huitième ciel,
J'y resterais accroché c'est sûr,
Scratché, lacé, cloué au mur,
Emmène moi et si je résiste,
Rappelle-moi qu'là-bas Dieu existe.

Emmène moi au quatre-cent-vingt-huitième ciel,
J'entends de derrière la porte,
Les chiens qui aboient à la pudeur morte,
Je renifle depuis le couloir,
Les effluves passées d'amour transitoir.

Emmène moi au quatre-cent-vingt-huitième ciel,
Et attire moi s'il le faut,
Avec ces anges violés dont tu as les photos,
Je tournerais la poignée,
Tu sauras à ce moment que tu as gagné.

Emmène moi au quatre-cent-vingt-huitième ciel,
Attache-moi au radiateur,
Que les rats puissent dévorer mon cœur,
Regarde donc comme ils sont gourmands,
Tends leur le sécateur, qu'ils se curent les dents.

Achève moi au quatre-cent-vingt-huitième ciel,
Je n'connais pas succube,
Qui laisse trainer un corps,
Je n'connais pas incube ,
Qui n'te dirais "encore".

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